Il y a peu encore, entreprendre des recherches sur les plus petits animaux migrateurs était extrêmement difficile. En effet, les recherches de cette nature sont souvent circonscrites, elles ne portent que sur une espèce et s’avèrent laborieuses pour, au bout du compte, ne brosser qu’un tableau incomplet de la situation, dans le meilleur des cas. L’infrastructure requise exige aussi d’importantes ressources humaines et techniques : un système de surveillance par GPS coûte parfois des milliers de dollars pour un unique spécimen. Enfin, les capteurs permettant à la technologie de fonctionner par téléphone cellulaire ou satellite sont trop volumineux pour les animaux de taille modeste ou les insectes. Heureusement, un nouveau réseau international de collaboration scientifique baptisé Système de surveillance faunique Motus est en train de changer tout cela.
Motus est un système automatisé de radiotélémétrie novateur qui permet de suivre les déplacements des oiseaux, des chauve-souris et des gros insectes partout sur le continent. On dote ces animaux, dont la taille peut descendre jusqu’à celle d’un monarque, d’émetteurs radio miniatures qui, toutes les quelques secondes, diffusent un signal à un réseau de stations réceptrices actives vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Insistant sur les espèces menacées, Motus suit les déplacements de milliers d’insectes en temps réel. Une fois les relevés de nombreuses stations combinés, le système établit l’itinéraire de la bête à travers une foule de paysages qui couvrent des milliers de kilomètres d’après son habitat saisonnier et ses migrations, si bien qu’on dispose d’une abondance de données scientifiques sur les comportements et la vitalité de l’espèce, de même que les causes, les liens et les dangers associés à son déclin ou à une extinction éventuelle.