Les chercheurs canadiens se donnent la main pour étendre l’usage de puissants logiciels à d’autres domaines
[Ottawa, ON]
CANARIE, un des piliers de l’infrastructure numérique qui sous-tend la recherche, l’éducation et l’innovation au Canada, a dévoilé aujourd’hui le nom de ceux qui obtiendront des fonds afin d’adapter leur plateforme de recherche (aussi appelée passerelle scientifique ou environnement de recherche virtuel) pour que d’autres équipes scientifiques puissent s’en servir, y compris celles œuvrant dans d’autres disciplines.
Les plateformes de recherche sont des logiciels d’application qui facilitent la démarche scientifique (à savoir, collecte, traitement, visualisation et stockage des données) dans le cadre d’un projet. Cette démarche étant souvent la même, quel que soit le projet, CANARIE a modifié son modèle de financement de manière à investir dans les logiciels qui accélèrent les travaux entrepris par de nombreuses équipes et leur permettre de parvenir plus rapidement à la découverte. La nouvelle ronde de financement prouve la viabilité de cette approche en soutenant l’évolution des logiciels conçus par une équipe afin que d’autres, poursuivant des recherches dans des domaines diamétralement opposés, puissent s’en servir.
Le financement des plateformes de recherche est possible grâce aux 105 millions de dollars que le gouvernement canadien a investis pour appuyer CANARIE dans ses activités, durant son mandat de 2015 à 2020. Il complète d’autres programmes de financement des logiciels scientifiques comme l’Initiative sur la cyberinfrastructure de la Fondation canadienne pour l’innovation.
« Cette ronde de financement encourage l’exploitation des logiciels évolués par une multitude de chercheurs, tout en promouvant la réutilisation de leurs composants afin d’en rendre le développement moins onéreux », explique Scott Henwood, directeur, Logiciels de recherche, chez CANARIE. « Réutiliser les logiciels a du sens. De cette façon, les subventions destinées à la recherche servent réellement à la recherche, pas à recréer des logiciels existants. Utiliser efficacement les fonds pour la recherche hissera le Canada au faîte de la science et de la découverte. »
Les plateformes de recherche que voici ont obtenu des fonds afin qu’on en fasse évoluer les fonctionnalités, de manière à épauler de nouvelles équipes de chercheurs.
- 3D Slicer. Sous la direction de Gabor Fichtinger (Ph. D.), Université Queen’s
3D Slicer est une plateforme de source ouverte qui facilite l’analyse et la visualisation des images. Initialement conçue pour la biomédecine, une équipe mondiale de développeurs a mis vingt ans à la bâtir. Cette plateforme est la meilleure de source libre dans son domaine. Les chercheurs de la planète l’ont téléchargée plus de 300 000 fois depuis la diffusion de sa version la plus récente.
Évolution du logiciel. La plateforme 3D Slicer sera adaptée pour faciliter la thérapie guidée par l’image (TGI) grâce à la chirurgie, à la radiothérapie, aux injections médicales et davantage. Le perfectionnement de 3D Slicer devrait accélérer le transfert des images du laboratoire à la salle d’opération, avant de donner naissance à des produits commerciaux dérivés.
- Module d’extension du Canadian Writing Research Collaboratory (CWRC). Sous la direction de Susan Brown (Ph. D.), Université de Guelph
Le CWRC a été conçu pour faciliter la collaboration entre les gens et les équipes de recherche qui s’intéressent à l’étude des artefacts culturels. Cette plateforme combine ordinateurs, logiciels et personnel afin de préserver au-delà de 250 000 documents numériques, bibliographies et objets multimédias, tout en proposant une trousse d’outils informatiques qui favorise la recherche dans le domaine des lettres et des sciences humaines numériques.
Évolution de la plateforme. Le CWRC sera modifié afin que de nouvelles équipes de recherche aient accès à son dépôt de données et à son répertoire de logiciels, qui ne cessent de grandir. Les spécialistes en épigraphie, histoire, ethnographie, linguistique, histoire juridique ainsi que bibliothéconomie et sciences de l’information tireront certainement parti du trésor de ressources et d’aides du CWRC.
- Montage. Sous la direction de Sohrab Shah (Ph. D.), Université de la Colombie-Britannique
Le logiciel Montage facilite la recherche sur le cancer en analysant les séquences du génome des milliers de cellules cancéreuses qui constituent une tumeur. Il permet donc d’étudier le cancer comme s’il s’agissait d’une population de cellules individuelles, chacune ayant ses propres mutations, donc pouvant réagir différemment au traitement, à l’échelle moléculaire.
Évolution du logiciel. Montage intégrera plusieurs autres logiciels existants, employés pour analyser génétiquement le cancer, de manière à créer un service Web en nuage complet dont se serviront les nouvelles équipes de recherche étudiant les formes agressives du cancer du sein. Grâce à cette plateforme, les chercheurs visualiseront les données de façon interactive et évalueront le génome des différentes cellules tumorales dans l’espoir de trouver des indices qui rehausseront l’efficacité du traitement.
- iEnvironment. Sous la direction de Donald D. Cowan (Ph. D.), Université de Waterloo
Les spécialistes en sciences de l’environnement et en génie utilisent le logiciel iEnvironment pour exploiter la colossale masse de données environnementales avec laquelle ils répondront aux questions complexes associées aux eaux de surface.
Évolution du logiciel. L’adaptation d’iEnvironment permettra à de nouveaux utilisateurs en géomorphologie, génie hydraulique, biologie et sciences de l’environnement de combiner les données de nombreuses sources pour explorer de nouvelles voies menant à la découverte. Une vaste gamme d’initiatives scientifiques pourront ainsi progresser, notamment celles sur le changement climatique, la gestion naturelle des tempêtes, la biodiversité, la prévention de la pollution des eaux et la gestion du niveau de l’eau.
- OpenPNM. Sous la direction de Jeff Gostick (Ph. D.), Université de Waterloo
OpenPNM (pour Pore Network Modeling ou modélisation des réseaux de pores) est une plateforme de recherche de source ouverte avec laquelle les chercheurs modélisent l’écoulement des fluides dans une foule de matériaux poreux, y compris les tissus végétaux et osseux, le papier, les polymères, les formations de glace et les gisements pétroliers.
Évolution du logiciel. La plateforme OpenPNM évoluera pour faciliter la recherche sur les énergies durables et l’écologisation du réseau d’électricité. Elle y parviendra en améliorant la technologie avec laquelle les excédents de gaz libérés par les sources renouvelables sont convertis en hydrogène, un gaz précieux que l’on peut entreposer.
En plus de financer l’évolution des plateformes décrites ci-dessus afin que d’autres chercheurs puissent s’en servir, le programme Logiciels de recherche de CANARIE a épousé un modèle d’une grande efficacité pour l’élaboration des logiciels : pour créer un logiciel, on recourt à un répertoire de modules conçus et offerts par d’autres chercheurs. Les participants qui obtiennent des fonds dans le cadre du programme s’engagent à enrichir ce répertoire avec de nouveaux outils. Ce vigoureux cycle de développement et de réutilisation des logiciels débouchera sur d’importantes économies de temps et d’argent. Les chercheurs du monde entier peuvent utiliser gratuitement les logiciels répertoriés sur science.canarie.ca.
Renseignements
Ela Ienzi
Directrice, Communications
CANARIE
[email protected] | 613-943-5432
Un mot sur CANARIE
CANARIE renforce le leadership du Canada en science et en technologie en exploitant l’infrastructure qui sous-tend la recherche de calibre mondial dont les Canadiens récoltent tous directement les fruits.
Ensemble, CANARIE et les treize réseaux provinciaux et territoriaux qui sont ses partenaires forment le Réseau national de recherche et d’éducation (RNRE) du Canada. Dans les universités, les collèges, les instituts de recherche, les hôpitaux et les laboratoires publics, des Canadiens comptent sur ce réseau ultrarapide pour participer à des projets de recherche et d’innovation à la fine pointe de la technologie qui usent massivement des données, avec leurs collègues, au Canada et dans une centaine d’autres nations.
Au-delà du réseau, CANARIE finance et promeut la création de logiciels scientifiques réutilisables qui accélèrent la découverte. L’organisme soutient aussi financièrement Données de recherche Canada dans ses efforts pour piloter les initiatives nationales en gestion des données scientifiques. D’autre part, par le truchement de la Fédération canadienne d’accès, il dispense des services de gestion des identités grâce auxquels le milieu universitaire bénéficie d’une connectivité sûre et universelle, doublée d’un accès aux contenus. Pour faciliter la commercialisation dans le secteur canadien de la technologie, CANARIE met des ressources en infonuagique à la disposition des jeunes entreprises inscrites à son service ATIR et rassemble un puissant conglomérat de partenaires des secteurs public et privé au Centre of Excellence in Next Generation Networks (CENGN).
Fondé en 1993, CANARIE est une société sans but lucratif, principalement financée par le gouvernement du Canada.