Un billet de Jim Ghadbane, président et chef de direction
Face à l’agenda des politiciens qui semblent s’acharner à renforcer les frontières de leur pays pour en nationaliser l’économie, il est capital de ne pas perdre de vue l’importance de la mondialisation dans la science.
En plus de répondre au désir intrinsèquement humain qui consiste à vouloir satisfaire sa curiosité naturelle concernant le monde qui nous entoure, nos origines ou la nature exacte de ce qu’on appelle l’univers, la science nous aide à surmonter les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés, qu’il s’agisse de l’approvisionnement d’énergie, de la sécurité alimentaire, du changement climatique ou d’une liste toujours plus longue de maladies (cancer, cardiopathies, démence, diabète).
La collaboration mondiale accélère la découverte de solutions à ces enjeux. Certes, une nation tirera toujours un grand prestige et une profonde fierté d’avoir été la première à réaliser une véritable percée. Cependant, devrait-on vraiment se soucier que la cure pour la maladie d’Alzheimer ait été découverte dans un pays plutôt qu’un autre, sachant que l’humanité entière en bénéficiera? Le véritable défi n’est-il pas de parvenir collectivement à une telle découverte au plus vite?
Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je parle du réseau ultrarapide qui connecte les chercheurs du monde entier les uns aux autres ainsi qu’aux grandes installations scientifiques.
Ce réseau véhicule les données dans tous les champs de la recherche imaginables : physique, génomique, biologie, océanographie, lettres et j’en passe. Lorsque j’ajoute que je travaille pour une organisation essentiellement connue pour aider le Canada à faire sa part dans ce réseau international, presque inévitablement, on me demande pourquoi cela est si important, ce à quoi je réponds :
l’humanité est aux prises avec de formidables enjeux et nous devons tous nous serrer les coudes pour trouver une solution.
Dire que nous avons une « infrastructure numérique de calibre mondial » peut paraître sortir directement de la bouche d’un spécialiste en marketing, mais, en réalité, doter le Canada d’une telle infrastructure signifie offrir aux chercheurs des laboratoires du gouvernement et des universités les moyens pour s’attaquer aux problèmes qui nous préoccupent, avec leurs homologues de la planète entière.
Parallèlement à un réseau de calibre mondial, nous devons adopter des pratiques de stockage et de gestion des données scientifiques qui nous permettront de partager ces dernières avec le reste du monde. En procurant de puissants logiciels et ressources informatiques aux chercheurs canadiens, nous leur donneront la chance d’exploiter les bases de données internationales grâce aux liens ultrarapides qui les unissent à leurs collègues de l’étranger.
Il y a trop en jeu pour qu’on ne s’y attaque pas sur-le-champ. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces enjeux. Les chercheurs canadiens ont beaucoup à offrir à la planète et, même s’il ne se trouve pas à la fine pointe de la découverte, CANARIE est heureux d’accomplir sa modeste part dans les efforts que les Canadiens déploient pour assurer aux générations futures un avenir sain, durable et sûr.